samedi 5 janvier 2013

au bout d'elle-même

un projet de naissance est agrafé à la première page de son dossier. des choses simples, pas de synto, pas de monito continu, de la liberté, du peau à peau... c'est le début de la nuit, elle est en début de travail. à 4 pattes sur le lit, dans les bras de son mari, elle supporte comme elle peut d'intenses contractions.
"appelez pour la péri, s'il vous plaît." son compagnon l'arrête, non, ils ont tant préparé cette naissance... je propose d'abord de regarder l'avancée du travail: en moins d'une heure, la dilatation a bien progressée... nous passons en salle, et, soulagement, la dilatation avance bien trop vite pour que l'anesthésiste accepte de poser une péri. secrétement, je respire. car qui dit péridurale, dit monito en continu, perfusion, et interdiction absolue de boire les gorgées d'eau qui lui redonnent de la force quand elle en manque...
la lente progression de l'enfant dans le bassin maternel me conforte dans la nécessité de liberté. la petite tête, asynclite, avance difficilement. une bosse s'est formée. l'envie de pousser est là mais il faudra plus de 2h au couple mère-bébé pour arriver au bout de cette descente. le rythme que je surveille par intermittence reste heureusement parfait, et la nuit synonyme de solitude me laisse libre de pression pour laisser les choses se faire...
enfin l'enfant est là, derrière le périnée. épuisée, la maman ne croit plus pouvoir continuer. heureusement, son homme est là: "mais si, je vois les cheveux!" . je l'aide aussi, écartement les épines qui bloquent l'avancée de la petite tête. le périnée résiste heureusement peu et, enfin, elle peut serrer sa fille dans les bras.
"finalement... j'aurais regretté, pour la péri..."

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